Comme point de départ pour ma brève présentation, j'ai souhaité utiliser cette peinture d'un artiste aborigène australien. Je l'ai photographiée sur le mur du centre de formation en permaculture de Robyn Francis à Nimbin dans l'Etat de Nouvelles Galles du Sud en Australie où j'ai effectué mon deuxième stage. Robyn Francis est une des premières élèves du fondateur du mouvement, Bill Mollison et les formations qu'elle donne partout dans le monde sont très recherchées.

Le premier jour de notre stage qui devait durer trois semaines, Robyn avait invité les aborigènes issus des anciennes tribus de la région pour souhaiter la bienvenue sur leur terres aux stagiaires venus de différents pays.

Avec leur langage, ils nous ont livré un discours de bienvenue et nous avons un instant véritablement ressenti que cet amour commun pour le respect de la terre nous unissait. Nous étions là pour apprendre à soigner la planète et nous avions donc droit de séjour !

L'approche de la permaculture doit se faire à partir d'une formation de base. Celle-ci est le tremplin indispensable pour sa mise en œuvre et ce n'est que sur le long terme, grâce à son expérience personnelle, que l'on découvre la merveilleuse évolution de son projet.

On entend assez souvent parler de la permaculture ces derniers temps et c'est une bonne chose mais elle est souvent présentée d'une manière réductrice comme une approche du maraîchage biologique. Une incroyable richesse de méthodes se cache dans la démarche qui s'apparente d'avantage aux systèmes employés en agroécologie ou en agroforesterie par exemple.

L'échelle à laquelle la permaculture est appliquée peut être très variable : cela peut aller de la gestion d'un jardin en ville à une exploitation avec de l'élevage sur plusieurs hectares, le but final n'étant pas de produire pour un profit mais de créer un système autosuffisant.

Grâce à la permaculture, on tente de rétablir les équilibres au sein des systèmes naturels. On crée ainsi des richesses grâce à plus de fertilité. Cela est encore plus pertinent dans les pays en voie de développement pour lesquels régénérer un lopin de terre peut être un moyen de sortir de la précarité et de l'exploitation.

Après avoir observé et étudié les mécanismes qui interviennent dans les systèmes naturels, en fonction du lieu et du climat, on pourra faire un plan précis des actions à mener sur le long terme. Le but est bien sûr d'optimiser l’énergie que l'on aura investie dans l'évolution du lieu. La nature prendra le relais, le lieu se gère sans apport extérieur et nous sommes récompensés de nos efforts.

Au niveau des systèmes humains, outre le rapprochement qu 'elle offre au travers des échanges, il est possible de réfléchir à la redistribution des surplus souvent comme les anciens le pratiquaient.

La permaculture n'exclut pas d'utiliser à bon escient les technologies nouvelles et nous aide à nous émanciper des schémas qui ont été tracés par la gestion moderne du vivant et qui nous ont rendus dépendants (énergies fossiles).

La permaculture n'est pas non plus une mouvance politique :on part du principe qu'on ne peut radicalement changer le modèle actuel qu'en mettant en œuvre un projet personnel, qui permettra à l'humanité de sortir de la menace de désertification de la planète.

Cependant il est impératif que nous comprenions les mécanismes naturels pour qu'ils travaillent pour nous.

Nous espérons que nos jardins à la Casa Murza deviennent ce lieu où la nature est préservée et soignée pour les générations futures.
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